Hypothyroïdie & jeûne : bonne ou mauvaise idée ?
- karine signes
- 16 avr.
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 17 avr.

Le jeûne séquentiel, est plébiscité pour ses effets anti-inflammatoires, digestifs et métaboliques, suscite de nombreuses interrogations chez les personnes atteintes d’hypothyroïdie.
Est-il bénéfique ou risqué ?
Comme toujours en naturopathie, tout dépend de la vitalité de la personne et du moment où l’on choisit de l’intégrer.
Dans cet article, je vous propose un éclairage complet et nuancé sur cette pratique.
Le jeûne séquentiel : en quoi consiste-t-il ?
Le jeûne séquentiel, ou intermittent, consiste à alterner une période d’alimentation avec une période de jeûne. L’un des formats les plus connus est le 18:6, soit 18 heures de jeûne et une fenêtre de 6 heures durant laquelle on prend ses repas. Par exemple : un petit-déjeuner à 9h et un dernier repas à 15h, ou un déjeuner à 12h et un dîner à 18h.
Ce rythme, s’il est bien mené, permet :
• Un repos digestif
• L’activation de l’autophagie
(nettoyage cellulaire)
• Une stabilisation de la glycémie,
• Et une réduction de l’inflammation, favorable à de nombreux troubles chroniques.
Hypothyroïdie : un métabolisme plus lent à soutenir
L’hypothyroïdie, en particulier la forme auto-immune Hashimoto, s’accompagne souvent d’un ralentissement général du métabolisme : fatigue, frilosité, prise de poids, digestion lente, humeur basse… Ce tableau implique que chaque pratique doit être introduite avec prudence et douceur.
Le jeûne, même s’il a des vertus reconnues, peut être un stress métabolique supplémentaire s’il est mal adapté. En effet, il peut :
• Augmenter le cortisol (hormone du stress),
• Ralentir davantage le métabolisme basal,
• Provoquer des hypoglycémies ou des fringales incontrôlées.
Alors, est-ce incompatible ? Pas forcément.
Le jeûne séquentiel n’est pas contre-indiqué, mais il ne doit jamais être imposé en période de grande fatigue ou en cas d’hypothyroïdie mal compensée.
Il peut être envisagé si :
• La personne a retrouvé une certaine vitalité,
• Le profil glycémique est stable,
• L’assiette est riche, nourrissante et anti-inflammatoire.
Les conditions d’un jeûne bénéfique en hypothyroïdie :
1. Commencer en douceur : par exemple en espaçant les repas sans aller tout de suite vers 18h de jeûne.
2. Veiller à l’assiette pendant la fenêtre alimentaire :
• Des protéines de qualité
• Des bons gras
• Des glucides complexes sans gluten de préférence
3. Éviter le jeûne en cas de fatigue chronique, de troubles menstruels ou de frilosité intense.
4. Soutenir les surrénales et le système nerveux (plantes adaptogènes, magnésium, sommeil réparateur).
5. Intégrer du mouvement doux comme la marche, le Pilates ou le yoga, qui favorisent la circulation et l’oxygénation sans stresser l’organisme.
Le jeûne séquentiel est une belle pratique de prévention et de régénération, mais elle doit s’inscrire dans un terrain stabilisé. En cas d’hypothyroïdie, il est prioritaire de nourrir l’organisme, de restaurer l’énergie vitale et d’écouter les signaux du corps.
Le jeûne n’est pas une règle universelle. Il devient un allié lorsqu’il est utilisé au bon moment, avec respect, conscience et individualisation.
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Références cliniques & scientifiques :
1. Longo V. D., Panda S. (2016)
Fasting, Circadian Rhythms, and Time-Restricted Feeding in Healthy Lifespan
Cell Metabolism, 23(6), 1048–1059
→ Montre les bénéfices du jeûne intermittent sur l’inflammation, l’autophagie, la glycémie et le métabolisme.
2. Pedersen B. K., Febbraio M. A. (2008)
Muscle as an endocrine organ: focus on muscle-derived interleukin-6
Physiological Reviews, 88(4), 1379–1406
→ Explique comment l’exercice doux (comme le Pilates) soutient les fonctions immunitaires et métaboliques, important en cas de dérèglement thyroïdien.
3. Marinac C. R. et al. (2015)
Time-restricted eating and reduced nighttime eating are associated with lower cancer risk and improved metabolic markers
Nutrition and Cancer, 67(4), 555–562
→ Donne des preuves sur la réduction des marqueurs inflammatoires et le bénéfice d’un jeûne bien structuré.
4. Boelen A. et al. (2008)
Thyroid hormone metabolism during fasting and illness
Journal of Endocrinology, 197(1), 1–10
→ Étudie l’impact du jeûne sur les hormones thyroïdiennes et explique pourquoi un métabolisme ralenti doit être pris en compte.
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